Der Besuch des Herzogs von Lothringen in Berlin etc.
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12.
A Mag'debourg, ce 24 de Juiu 1736.
Monsieur,
J’ai ete charme que le saumon que j’ai pris la liberte
d’envoyer ä V. A. R. Lui ait ete agreable, et que par cette faible
marque de mon Souvenir Elle ait entrevu le principe dont il
emanait, je veux dire la sincfere amitie que j’ai pour Elle.
Jamais je ne Lui aurai envoye pareille bagatelle si l’on
ne m’avait assure que c’etait tres rare a Vienne, et que peut-
etre cela pourrait Lui etre agreable. Quel serait mon bonheur,
si je pouvais trouver des oecasions plus essentielles pour Lui
donner des marques de la parfaite amitie et de l’estime infinie
avec lesquelles je suis k jamais, Monsieur, de V. A. R. le tres
fidelement affectionne ami et serviteur
Frederic P. R. d. P.
13.
A Remusberg', ce 5 de Fevrier 1737.
J’ai ete sensible autant qu’on peut l’etre au Souvenir de
V. A. R.; je souhaiterais que tous les mois une de mesdames
ses soeurs se mariassent afin que j’eusse le plaisir de recevoir
plus souvent de ses nouvelles. Elle peut compter que je
m’interesse vivement ä tout ce qui La regarde, et que rien
ne peut Lui arriver d’agreable dont je ne me rejouisse comme
si cela m’arrivait a moi-meme.
Je La felicite de tout mon coeur sur les promesses de
Madame sa soeur ainee avec le Roi de Sardaigne. II n’est
point de bonheur que je ne Lui souhaite comme il n’en est
aucun dont Elle ne soit digne.
Je me suis apergu comme V. A. R. que notre correspon-
dance languissait depuis un certain temps, mais on serait assez
embarrasse de dire a quoi il a tenu qu’elle ne fut plus animee.
J’assure V. A. R. que de mon cote je ne negligerai rien pour
qu’elle devienne plus frequente et plus vive. Qu’Elle ne
m’accuse donc plus de legerete a Son egard. L’estime que j’ai
pour Elle ne se dementira de ma vie. Il suffit de La con-
naitre pour ne Lui pouvoir refuser son amitie ni son coeur.
Sitzungsber. d. phil.-hist. CI. CXLI. Bd. 1. Abh. 4