La tradition des opuscules dogmatiques de Foebadius etc.
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aussi que ce manuscrit, qui est rempli principalement par les
Commentaires de Verecundus de Junca (f ca 552) Super Cantica
Quae Athanasii, Anastasii et Oyrilli sunt, et quae Foebadii, nunc primum
eduntur. Anno MDLXX, excudebat Henricus Stepliamis. In-8°, 8 f.
-f- 432 -J- 28 pp. La lettre dedicatoire de B5ze aux seigneurs de Pologne
,piarum Ecclesiarum patronis 4 est datde de Gendve 15 Aoüt 1570; eile
insiste sur l’interet de l’opuscule de Phebade, sur l’dtat irremddiable du
texte et, ce qui importe davantage, sur la provenance immddiate du
manuscrit : ,(libellum) P. Pitheus, rarae cuiusdam eruditionis liomo, et
veluti fato quodam ad eruenda vetustatis monimenta natus, quum in
doctissimi et amicissimi mei Germani Colladonii, itidem Jurisconsulti,
bibliotheca venatus esset, ad me detulit 4 . Cependant k peser bien ces
termes, et aussi ceux du bref avertissement qui introduit les conjectures
de l’dditeur p. 25—27, il ne semble pas qu’il ait disposd d’autre chose
qu’une copie prdparde par Pithou, encore qu’il ait pu voir le manuscrit
lors de sa mise au jour. Germain Colladon, chez qui il fut trouve, dtait
eil effet un docteur 5s droits, originaire de La Chätre en Berry, rdfugid
en 1550 avec sa famille k Geneve, ou la bourgeoisie lui fut confdrde
en 1555, et ou il mourut en 1594, apr5s avoir rddigd avec Dorsieres,
en s’inspirant de la coutume du Berry, les edits politiques et civils de la
Rdpublique (cf. J. Senebier, Histoire littiraire de Genbvc 178G, I 343 s.; —
mais noter que Senebier, ici et p. 360, est inexact en pretant un röle k
Henri Estienne dans la decouverte de Phebade; k l’inverse Mattaire,
Stephanovum IListovia, Lond. 1709, I p. 2, 348 s., et Renouard, Annales de
VImprimerie des Estienne 1843, 133 5, enlevent, a tort, k B5ze l’honneur
de l’ddition: ce qui est sür, et reconnu par tous, c’cst que le livre sortit
des presses de Henri Second a Geneve). Quant k Pierre Pithou, qui
fut jusqu’a la veille de sa mort en relations littdraires avec Beze (voir
la lettre de Casaubon du 1 er Nov. 1596: Isaaci Casaubon Epistolae, Roterd.
1709, p. 55, et cf. Grosley, Vie de Pierre Pithou 1756, I 356), on le
trouve en 1568—1570 a Bäle, appeld sans doute par son edition d’Otton
de Freisingen et de Paul Diacre qui y parut en 1569, et on ne le
retrouve a Paris, pour ses fonctions d’avocat, qu’en 1571 (cf. Petri
Pithoei vita elocjia opera bibliotheca, accur. Joan. Boivin, Paris. 1711, 11 ss.,
et Grosley s. c. 114); dans la preface du De Gubernatione Dei de Salvien,
Paris 1580, il ränge Phebade parmi les representants ,Gallicae Theologiae 4 ,
qu’il voudrait reunir fierement en un seul recueil, et en 1586 est en
effet publide chez Nivelle la petite collection des Vetemm aliquot Galliae
tlieologorum Scripta oü l’eveque d’Agen occupe une place d’honneur
(p. 77—113) entre Vincent de Ldrins et Faust de Riez : reste k savoir
ndanmoins si ce volume peut se reclamer du savant liumaniste. Ses
biographes le lui attribuent sans restriction (Boivin p. 56, Grosley I
p. 221),' mais Ittig, De Bibliothecis et Catenis Patrum 1707, p. 416 s., a
raison de faire remarquer le caractdre anonyme de l’ouvrage: de fait
pas un mot n’indique que Pithou a pris part k sa confection, alors
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