La tradition des opuscules dogmatiques de Foebadius etc. 13 comment expliquer le caractbre efface du Bernensis vis-ä-vis des autres t6moins? Tout ce qu’on peut conceder a priori est que, selon la vraisemblance, l’attribution a Saint Ambroise du De Fide de l’eveque d’Elvire s'explique, a quelque moment est a priori douteux qu’elle ait pris appui directement sur un texte manuscrit. Chifflet les publia au compte de Vigile de Thapse, toujonrs d’aprös son Divionensis, c’est-a-dire notre Montepessulanus (P. L. LXII, 432—450 : Vigilii Tapsensis contra Palladium Arianum liber primus, le second livre 6tant en effet le De Fide, cf. ib. 475—487 et 490—492, les Vindiciae de cette these incroyable!). Les Mauristes de Saint Ambroise retinrent les Gesta dans la classe des lettres, et prdcisäment en tete des Ep. IX—X, qui leur font cortege dans les manuscrits (cf. Chifflet ib. 463 —466). Ils avaient pour temoin un Tellerianus ,annorum circiter 600‘, le meme assurdment qu’ils interrogerent au sujet du De Fide, c’est-a-dire notre Parisinus 1758. En outre ils se rdferaient ä Chifflet et a la Pomana, toujours dtrange, en meine temps qu’a l’edition des conciles de Labbe. Les Sacrosancta Concilia de Labbe, t. II, 1671, c. 978 —1008, nous reprdsentent en effet une ligne parallele a celle des dditions de Saint Ambroise, et le point de ddpart en a etd fixe par l’un des premiers collecteurs de conciles, Pierre Crabbe de Malines, dans sa seconde ddition Conciliorum omnium tarn generalium quam particularium, Colon. Agripp., t. I, 1551, p. 394—404 (Goncilium Aquileiense); a travers les reprises de Surius 1567, de Nicolini 1585 et de Bini 1606 et 1636, c’est le texte meme de Crabbe qui reparait dans Labbe, et l’on peut meme dire que Fedition romaine de Saint Ambroise en est ddpendante, probablement par l’intermddiaire de Surius, si bien qu’en definitive c’est a Pierre Crabbe qu’on doit l’introduction des Gesta Aquileiensia dans^les oeuvres de Saint Ambroise, et pour autant leur mise en relation avec le De Fide adversus Arianos. Les editeurs romains qui dtablirent matdriellement ce rapprochement se doutaient-ils qu’ils renouaient par la la tradition de l’antiquite brisde par Amerbach? C’etait cependant le cas : les actes d’Aquilee sont un de ces documents conciliaires qui nous sont parvenus par une autre voie que celle des anciens recueils canoniques, c’est-a-dire par une voie purement littdraire. La note d’Hardouin, judicieux a ses heures, dans la Regia de 1715, c. 825, est en effet a prendre au pied de la lettre: ,Exstant (Gesta) inter opera Ambrosii et Vigilii Tapsensis, non in ulla collectione conciliorum ms., sed in quibusdam tantummodo Ambrosii exemplaribus manuscriptis‘. Or on sait que Crabbe, dditeur actif et consciencieux, a surtout puisd dans le trdsor du Nord de la France, de la Belgique et des pays Rhdnans (cf. dom Quentin, Jean- Dominique Mansi 1900, p. 12—17). II aura utilisd dans la circonstance l’un ou l’autre de nos manuscrits, deux vraisemblablement, ceux de Tournai (Paris. 1758) et de Gembloux (Bruxel. 953) peut-etre. On verra ci-dessous encore plus nettement pourquoi une dtude attentive de la tradition des Actes d’Aquilee s’imposait a propos du De Fide.